Quels sont les coûts visibles et invisibles d'une cyberattaque ?
Découvrez à travers cet article, quels sont les différents coûts d’une cyberattaque
En 2024, l'ANSSI a été mobilisée sur 4 386 événements de sécurité, un nombre en augmentation de 15% par rapport à l’année précédente. La France est l’un des pays les plus ciblés au monde par les cybercriminels : elle se classe au sixième rang mondial en termes de détection d'attaques par ransomware et en quatrième position concernant les malwares.
Les conséquences de ces attaques sont souvent sous-estimées. Quels sont les différents coûts visibles et invisibles d’une cyberattaque pour votre organisation ?
Les coûts visibles d’une cyberattaque
Une cyberattaque réussie engendre immédiatement plusieurs coûts financiers visibles. D’abord, dans le cadre d’un ransomware, certaines organisations choisissent de payer une rançon aux cybercriminels afin de se voir restituer leurs données. Cette pratique est fortement déconseillée : non seulement elle encourage la cybercriminalité, mais il est probable que les cybercriminels exigent une seconde rançon en menaçant de divulguer publiquement les données sensibles récupérées.
La sécurisation des données corrompues engage des dépenses liées à l’identification, l’isolement et à la restauration des systèmes touchés. En 2024, le coût moyen d'une violation de données en France s’élevait à 4,2 millions d'euros , selon IBM.
Il est obligatoire de notifier aux clients la compromission de leurs données. Cela implique de rédiger un message clair et juridiquement valide, puis de prévoir une diffusion massive pour que chaque personne concernée soit prévenue. Souvent, une hotline dédiée est mise en place pour répondre aux interrogations des clients et pour les rassurer.
En fonction de l’ampleur de l’attaque et de la nature de votre organisation, il est parfois nécessaire de mettre en place une cellule de communication de crise et de mobiliser une agence de relation publique.
Une fois l’incident terminé, il est impératif de mener des enquêtes techniques afin d’identifier les failles exploitées par les attaquants, évaluer l’étendue réelle de la compromission… et de détecter d’éventuelles backdoors laissées dans le système.
En cas de manquement en matière de cybersécurité, de lourdes amendes peuvent être infligées par les autorités. Par exemple, le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) prévoit des sanctions pouvant atteindre jusqu’à 20 millions d’euros ou 4 % du chiffre d’affaires annuel mondial, selon le montant le plus élevé. Un travail de mise en conformité réglementaire peut aussi être nécessaire afin de montrer patte blanche et d’éviter des sanctions plus lourdes.
Au-delà de la conformité, il convient de renforcer les mécanismes de protection contre les cyberattaques pour éviter de subir de nouveau ce type de situation. Cela nécessite de réaliser des audits et d’investir dans des solutions de cybersécurité.
Enfin, des frais de justice sont également à prévoir à double titre : d’une part pour gérer les potentielles plaintes déposées par des clients ou partenaires mécontents dont les données ont été compromises, et d’autre part pour engager une procédure judiciaire contre les cybercriminels ainsi que contre un partenaire défaillant en cas d’attaque par rebond.
Les conséquences invisibles d’une cyberattaque
Une cyberattaque peut également avoir d’autres impacts moins tangibles. Très souvent, certaines attaques de type ransomware ou DDoS peuvent forcer une interruption des activités pendant plusieurs heures ou plusieurs jours. Dès lors, cette situation provoque un manque à gagner pour toute entreprise dont la vente ou les opérations s’appuient sur des canaux numériques.
Il est important de ne pas sous-estimer l’impact réputationnel d’une cyberattaque. Aux yeux du grand public, une organisation victime d’un acte cyber-malveillant est souvent perçue comme responsable de ne pas s’être suffisamment protégée. Résultat : une perte de confiance de la part des clients, qui estiment que leurs données personnelles n’étaient pas entre de bonnes mains. L’image de marque de l’entreprise est donc directement affectée. En conséquence, le taux de fidélisation et le chiffre d’affaires peuvent brusquement chuter.
C’est également le cas dans les secteurs d’activité B2B : certains partenaires commerciaux peuvent décider de mettre fin à des collaborations, alors que les entreprises clientes craignent pour la sécurité de leurs données sensibles.
Si l’entreprise est cotée en bourse, la valeur de la marque s’en trouvera dépréciée et le cours de ses actions pourra chuter rapidement, sous l’effet conjugué de la perte de confiance des investisseurs et de la médiatisation de l’incident.
Dans le cadre d’une violation de données, il est possible que les cybercriminels aient mis la main sur la propriété intellectuelle de l’entreprise (brevets, secrets industriels, plans de développement…). Celle-ci sera potentiellement revendue à des entreprises concurrentes, ce qui peut provoquer une perte d’avantage concurrentiel et compromettre des années de recherche et d’investissement.
Une cyberattaque affecte aussi le moral des collaborateurs. En cas d’effacement ou de vol des données, leur travail peut être réduit à néant. Certains collaborateurs peuvent se sentir responsables de la situation, notamment dans les équipes techniques. D’autres peuvent s’inquiéter pour la confidentialité de leurs données personnelles. Cela crée un climat de tension, de perte de confiance ou même de suspicion engendrant un désengagement durable ou des démissions.
La somme de tous ces préjudices peut mettre en péril la survie d’une entreprise. Un exemple récent concerne une société spécialisée dans les solutions ERP et les services e-commerce. Un ransomware est parvenu à atteindre l’environnement hébergeant les données de ses clients… et à les chiffrer intégralement. L’entreprise n’est jamais parvenue à se relever de cette attaque : la liquidation judiciaire a été prononcée quelques mois plus tard.
Les conséquences d’une cyberattaque peuvent aller bien au-delà d’une simple perte de données. Le déploiement de solutions de cybersécurité adéquates est désormais une question de survie. Le chiffrement de bout en bout des données constitue l’un des piliers de cette protection, tout comme la sécurisation des terminaux et des accès distants.