Voiture connectée : où en est la recherche ? [1/3]
Certains analystes prévoient la fin du cycle de croissance continue pour l’industrie automobile mondiale et le scandale Volkswagen, révélé en septembre 2015*, n’est pas de nature à redonner confiance aux investisseurs. Pourtant, l’évolution bien comprise des nouvelles technologies appliquées à l’automobile pourrait redonner du souffle et de l’intérêt à ce secteur industriel, voire développer autour de lui des applications encore ignorées.
Les recherches avancent allégrement chez les constructeurs et les équipementiers automobiles depuis quelques années, sur ce que l’on nomme la voiture connectée, mais c’est la fameuse « Google Car » très médiatisée qui a fait éclore l’intérêt du grand public pour le sujet. Essayons donc d’y voir clair sur cette technologie.
Selon la NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration), qui est une agence fédérale américaine chargée de la sécurité routière, il y a 5 niveaux de systèmes perfectionnés d’aide à la conduite d’un véhicule** :
Niveau 0 : pas d’automatisation.
Niveau 1 : automatisme sur des fonctions spécifiques ; par exemple, le freinage ABS ou le contrôle électronique de trajectoire (ESC). Tout cela existe depuis plusieurs années.
Niveau 2 : automatisation de fonctions combinées ; par exemple, l’alerte de franchissement d’une ligne de circulation combinée à la réduction automatique de la vitesse. Ce système existe déjà sur des véhicules haut de gamme.
Niveau 3 : conduite autonome limitée et aide au trafic ; c’est la « Google Car » qui évolue déjà dans le trafic ! Particularité, le conducteur cède la main à l’automate mais peut reprendre la main à tout moment en cas de problème ou de danger.
Niveau 4 : c’est le niveau ultime d’automatisation, où tout est fait par l’automate qui réagit à la voix du « passager ». Nous sommes en plein « Minority Report », le film de science fiction de Steven Spielberg (2002). Ce type de véhicule fonctionne actuellement à l’état de démonstrateur de recherche, mais uniquement sur circuit privé équipé des nombreux capteurs que cette avancée technologique va nécessiter. Nous n’en sommes pas encore au trafic urbain et nombre de difficultés restent à résoudre.
Voila l’état de la recherche et de la connaissance en matière de véhicule connecté. Le parc automobile mondial se situe aujourd’hui essentiellement entre le niveau 0 et le niveau 1. D’ici deux ou trois ans, le niveau 2 deviendra « démocratisé » probablement, comme les vitres électriques l’ont été il y a 20 ans. Il faudra encore du temps pour que les niveaux 3 et 4 apparaissent réellement dans notre quotidien, car de multiples contraintes techniques devront être résolues entre-temps. C’est ce que nous verrons dans un prochain post…
**http://www.healtheffects.org/Slides/AnnConf2014/Wallace-SunPM.pdf